Les différentes questions à maitriser :
Avant la rencontre avec le patient
Une collaboration prescripteur/pharmacien est essentielle pour une bonne prise en charge du patient. Le pharmacien aura ainsi connaissance du plan individuel établi par le prescripteur et pourra donc analyser convenablement la prescription et adapter son discours au patient.
Analyse pharmaceutique
Vérifier la recevabilité de l’ordonnance (prescripteur, nom du patient, ordonnance sécurisée…).
Une analyse classique de l’ordonnance est réalisée pour vérifier la présence de contre-indications (ex: insuffisance respiratoire) et d’interactions médicamenteuses (ex: benzodiazépine).
Il convient de vérifier la cohérence de la dose initiale, du schéma de prise, des paliers d’augmentation.
Mémo
1ère prescription de buprénorphine haut dosageLe traitement initial est prescrit pour 1 ou 2 jours, avec délivrance quotidienne, ce qui nécessite la collaboration du pharmacien. Choisi par le patient, il doit être contacté par le prescripteur, par téléphone, devant le patient, avant toute prescription et doit s’engager sur les conditions de délivrance. Ses coordonnées seront inscrites sur l’ordonnance sécurisée. Les contacts entre prescripteur et pharmacien doivent être réguliers. La dose initiale va de 2 mg à 8 mg/j en fonction des besoins individuels du patient. Puis, pour atteindre la dose d’entretien, l’adaptation de la posologie se fait par paliers de 2 à 8 mg en fonction de la réévaluation de l’état clinique et psychologique du patient. La prise quotidienne, unique, sublinguale est à rappeler par le pharmacien (laisser fondre sous la langue 8 à 10 minutes sans sucer ; avec un goût amer expliquant la difficulté d’utilisation).
1ère prescription de méthadone
La durée de la première prescription est de 7 jours maximum, avec une délivrance quotidienne. La prise quotidienne est unique, plutôt matinale et par voie orale. La dose initiale va de 10 à 40 mg/j. Les paliers d’augmentation sont de 5 à 10 mg maximum par palier de 1 à 3 jours, sans jamais excéder par semaine 50 % de la dose initiale. Certains auteurs recommandent de garder la dose initiale (sauf si on constate des signes rapides de surdosage) pendant les 3 à 4 premiers jours après le début de traitement. Cette mini-stabilisation permet de mieux mettre en évidence d’éventuels signes de sur ou de sous-dosage.
Vérifier la bonne compréhension du patient de son traitement et des informations importantes
Faire une présentation simple du TSO
ex : « C’est un traitement de relativement longue durée, qui vise à supprimer non seulement le manque, mais l’appétence, qui doit être distingué du sevrage, et dont on peut envisager l’arrêt à plus ou moins long terme »
Vérifier la bonne compréhension des informations importantes concernant :
- les risques encourus en cas de prise d’autres traitements (ex: benzodiazépines)
- les risques encourus en cas de persistance de pratiques à risque
- les effets secondaires possibles avec le traitement (ex: sueurs avec méthadone)
- la conduite à tenir en cas de surdose opiacée (voir partie « Comment gérer une overdose ? »)
- les risques spécifiques (voir partie « Situations spécifiques »)
Donner des conseils supplémentaires
A savoir : Le patient a été préalablement informé par le médecin prescripteur que la prise initiale doit se faire à l’apparition des premiers signes de manque.
Créer une fiche de suivi patient
Il est utile de créer une fiche patient, à remplir à chaque dispensation et à ranger dans un classeur dédié. Cela permet de suivre convenablement le parcours du patient et de noter tout commentaire utile pour une prise en charge optimale.
Un exemple de fiche de suivi est téléchargeable ci-dessous.
Sources
Conférence de consensus, Lyon, 23-24 juin 2004. Stratégies thérapeutiques pour les personnes dépendantes des opiacés : place des traitements de substitution. Textes des recommandations
Article Vidal.fr « Subutex : Nouvelles posologies pour optimiser l’efficacité du traitement »